"Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde."
— Mahatma Gandhi
L’agriculture a un impact significatif sur l’environnement et la vie humaine. De plus en plus nombreux sur Terre, il faut pouvoir nourrir tout le monde correctement.
De vraies questions se posent sur l’impact du schéma économique et agronomique du modèle agricole dominant et sa pérennité, tel qu’on le connaît depuis les années 1980.
Une chose est sûre : les cultures intensives et l’élevage industriel mettent de plus en plus en danger le vivant.
Du côté des consommateurs, le choix dans les rayons de nos (hyper)supermarchés n’a jamais été aussi vertigineux. L’équilibre est à trouver entre budget, valeurs et contraintes.
Production agricole : quels impacts sur l’environnement ?
L’agriculture conventionnelle est de plus en plus problématique sur certains points de vue :
- Erosion et appauvrissement des sols à cause des monocultures
- Fortes émissions de gazs à effets de serre (l’élevage intensif)
- Utilisation de produits phytosanitaires qui contaminent les cours d'eau et les nappes phréatiques.
- On peut aussi citer l’irrigation qui consomme environ 70 % de l'eau douce disponible dans le monde.
Le dérèglement climatique est fortement lié à ces problématiques mais a surtout un effet direct sur les aléas connus par les agriculteurs, dont la sécheresse, les variations brutales de températures (grêle, gel…) que nous avons connu ces deux dernières années.
Résultat : une réduction du rendement des cultures, une perte de qualité et de goût des fruits et légumes, mais aussi une augmentation des coûts de production. Cela se répercute finalement sur les prix des aliments que vous achetez !
Sylvain Doublet, ingénieur agronome et responsable de la prospective au sein de l’association Solagro, estime que la transition vers un modèle agricole plus durable est malheureusement loin d’être enclenchée.
C’est tout un système à faire évoluer, tant au niveau politique, qu’économique ou social.
Heureusement de nombreux acteurs dont les agriculteur.trices eux-mêmes ont conscience de l'ampleur du problème et de la nécessité d’agir. Ils tentent de faire bouger les lignes, en proposant des productions respectueuses et pérennes.
N’oublions pas que ces derniers ne représentent que des maillons de la chaîne alimentaire. Les intermédiaires s’adapteront si les habitudes de consommation changent.
Notre agriculture actuelle, de plus en plus fragilisée, aura-t-elle les moyens de changer aussi rapidement ?
Le net recul de l’agriculture biologique démontre bien la volatilité du marché et l’écart entre ce que les consommateurs pensent, peuvent faire et font réellement.
Mais alors, que faire personnellement pour être acteur.trice du changement ?
Repenser son alimentation en 2023
Une cuisine plus responsable : quelques tips
Comme dit Sylvain Doublet dans l’article pour le Monde* : pour consommer moins d’eau, il faudrait modifier les “régimes alimentaires pour les orienter vers des produits moins consommateurs d’eau, c’est-à-dire des protéines végétales plutôt que des protéines animales. Une telle évolution permettrait de répondre aussi aux objectifs climatiques et de lutte contre l’érosion de la biodiversité. Il y a une grande marge de manœuvre, puisque nous consommons trop de protéines par rapport à nos besoins physiologiques. C’est de très loin le principal levier d’économie mais il n’en a pas été question dans le cadre des annonces.”*
Végétaliser nos assiettes
Moins consommer de viande est synonyme de moins produire (et mieux) : en changeant nos habitudes de consommation, nous pourrions diminuer jusqu’à 10% en 2023 les dépenses en eau utilisées dans le secteur agricole.
Pour reprendre encore une fois l’entretien de Mr Doublet comme exemple : “Sur le bassin Adour-Garonne par exemple, l’irrigation agricole consomme annuellement entre 800 millions et un milliard de mètres cubes. Le maïs, qui sert très majoritairement à nourrir des porcs et des volailles, représente à lui seul 75 % des surfaces irriguées et 80 % des volumes d’eau. S’il n’y a pas de modification de la demande alimentaire, nous ne pourrons pas réduire massivement les besoins en eau.”
En réduisant la consommation de ces aliments, on peut contribuer à réduire notre empreinte carbone. On peut par exemple opter pour des repas végétariens ou vegan plusieurs fois par semaine.
Pour cela, vous pouvez opter pour l’introduction de céréales, d’oléagineux (comme les noix) et de légumineuses dans votre alimentation, comme les pois chiches, haricots, lentilles… Découvrez d’ailleurs notre top 6 des alternatives végétales et locales à la viande !
Assurez-vous de manger une variété d'aliments végétaux pour obtenir tous les nutriments dont votre corps a besoin, y compris les protéines, les graisses saines, les glucides, les vitamines et les minéraux. Vous pouvez consulter un nutritionniste ou un diététicien pour obtenir des conseils supplémentaires.
Consommer local et de saison
Les aliments produits localement (respectueusement) et en saison nécessitent la plupart du temps moins de transport et d'énergie pour leur production.
Cela a un effet sur la réduction de leur impact environnemental.
Envie d’en savoir plus, on vous explique tout ça dans notre article : pourquoi consommer local (et en circuit court) ?
Consommer en circuit court, c’est aussi limiter les intermédiaires entre le producteur et le client et donc le rémunérer à sa juste valeur !
Paul Chalent cofondateur d’Alancienne et partenaire fondateur de FERMCOOP l’explique très bien dans une dans sa publication Linkedin datant de mars 2023 :
“HUIT EUROS VINGT.
C’est ce que touche un agriculteur sur 100€ de courses alimentaires, achetées en Grande Surface.
C’est pas moi qui le dis, c’est l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, dans son rapport au parlement 2022 *(source : lien vers le rapport en commentaires).
Ce criant déséquilibre s’explique par la multiplication des intermédiaires. Plus t’as d’intermédiaires, plus t’as de types qui se sucrent au passage, plus les productrices et producteurs sont lésés.
Et quand on sait qu’en France, 1/3 des agriculteurs gagnent moins de 350€ / mois, moi ça me rend malade (**source : Mutualité Sociale Agricole, lien en commentaire). 😡
C’est pas un hasard si le taux de suicide chez les agriculteurs est plus élevé que dans le reste de la population (***source : MSA, lien en commentaire). En plus, la grande distribution, avec sa stratégie de guerre des prix, propose des prix toujours plus bas.”
Ça fait réfléchir non ?
Éviter le gaspillage alimentaire
D’après le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, en France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d'euros.
Des chiffres effrayants.
Le gaspillage alimentaire contribue lui aussi grandement à la pollution en raison des émissions de gaz à effet de serre liées à la production, la transformation, le transport et l'élimination des différents déchets alimentaires.
Il est donc important de :
- Planifier ses repas pour éviter de retrouver des aliments pourris en fin de semaine.
- De conserver correctement les aliments et de recycler ou composter les déchets alimentaires.
- Dans la même veine, n’hésitez pas à privilégier les emballages recyclables ou réutilisables (lors de pique-nique par exemple), afin de réduire vos déchets.
Proposer des solutions éco responsables chez soi et au travail
Pour aller plus loin, pourquoi ne pas instaurer le changement au sein même de votre foyer, résidence, quartier ou encore au travail ?
N'ayez pas peur de devenir acteur du changement et prêchez la bonne parole pour aider votre famille, amis ou collègues à s'y mettre aussi !
Compost, recyclage, organiser des défis “éco-gestes”, livraison de paniers de fruits et légumes locaux…
Nombreuses sont les solutions pour rendre votre vie privée et en entreprise plus écoresponsable !